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poésie

Second Jalon d'Illumination:
Les heures de Cendres

2010-2011, médéric degoy
28 pages

II

Des fourmis roses à deux pattes et deux bras
bâtissant un dôme d’illusions

Elles récoltent une moisson d’argile
en croyant à l’hiver phonétique

L’agitation que le jour leur octroie
ne les voit empiler que le son

Sèche au soleil le Vrai, abandonné ;
il ne germera pas en leur terre.

Le coeur d’insecte aux idées arrêtantes
est peiné de leur aveuglement

Il bat le vide à la mesure creuse
où le réel s’efforce de surseoir

Soleil de l’est, éclaire mes amis –
ils ne voient que la boue qui les fige !

Imprègne-les de ton eau lumineuse
en qui graine de Vrai s’épanouit !

La Peur, cancer aux idées filandreuses
étouffant notre monde intérieur

montre la voie bénéfique à l’égo
et par où notre damnation passe –

un coeur de cendres, étouffé satisfait,
ne pouvant que tenir ses promesses –

l’heure de cendre est une heure perdue
qui paresse en chemin d’allégresse.

Travaille, ami ! L’amour est résilient !
Le phénix est aux cendres en son nid !

Un inconnu qui sommeille en ton centre
est l’ami que je veux découvrir !

Quand verras-tu les fourmis sans chitine,
non-réserves pour un non-hiver,
accumulées de détresse hystérique –
et le froid qui ne viendra jamais –
et la graine absente de la cosse –
et l’esprit absent de ses pensées –
et le coeur absent de ta présence
(...)

 

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poésie

Premier Jalon d'Illumination:
Des passés composés

2008-2016, médéric degoy
306 pages

Seconde partie : principe féminin
livre troisième : ELLE
chant troisième

Je descendis d'un coup dans un présent figé.

Je vis chaque cellule en mon corps ériger
une mousse de temps à la densité sombre
où chaque molécule épouserait son ombre
et ferait un temps mort en ce tango âgé.

Le flot de nos mémoires un instant surrogé,
le présent, avalant ce futur immobile
– un estomac faisant le passé de sa bile –
émerge du silence en unique existé.

Mes glandes d'illusion du temps y sont restées,
prises dans la gelée de ce flot corrompu
aux règles délavées d'instants interrompus
dont chaque vérité ne pourrait déroger.

Sur la jetée du temps la tempête, figée,
dont le vent, saturé d'immobiles embruns,
cesse de me jeter sans répit ses longs brins,
se cambre, merveilleuse, en matière penchée.

J'étire au ralenti mes membres déclenchés ;
et ma main de passer une once de savoir,
et mon doigt de toucher une bulle d'ivoire
où survit un fragment de la réalité.

Et dans cet air épais, je vois la Vérité
dans ces bulles subtiles aux reflets prismatiques
qui déforment la vue de l'essence authentique
et ainsi de tout point est réinterprétée.

L'absolu y est seul ; on en saurait téter
l'humide contenu sans en briser la bulle ;
et, voudrait-on toucher cette infime cellule,
se fendrait la paroi qui la fait exister.

Ce qu'on en aperçoit, nul ne peut s'y frotter ;
on en a l'impression mais jamais la jouissance
et on en tient le contenu à la distance
où l'on peut le sentir mais jamais le goûter.

À jamais corrompue est la réalité,
elle qu'on interprète en ses signes mesquins
que filtrent la paroi de sa prison d'airain
dont jamais l'absolu ne pourra s'échapper.

J'en perçus à ce point les faussaires en happer
ce que la paroi filtre, en ces rayons errants,
et que chacun reçoit d'un angle différent,
en croyant par cela le réel attraper.

Mais on en tient la carte, ou l'image fripée,
et non le territoire où le réel étend
en bulles infinies ses îlots de présents
que sépare le vide en silence mouillé.

Et je vis tout à coup les insectes grouiller
à la surface lisse où s'enferment les faits
et, filtrant la lumière éclairant leurs effets,
en faisaient la texture en leurs membres rouillés ;
ces peintres en bâtiment œuvraient à maquiller
cet intangible être enfermé en ces bulles
et dévoyaient ses ondes échappées des canules
en les remodelant en moucharabieh.

Elles parvenaient ainsi à le déshabiller,
en changer la parure, en modifier l'image,
et créer le paraître au lumineux plumage
étouffant dans son œuf un être à oublier.

Et le temps, lentement, reprenant son lié,
chaque bulle en chanson entonnant l'univers,

j'en vis de l'artifice émerger les faussaires.

 

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